Originaire du Mexique, la graine de chia a conquis le monde ces dernières années. Elle fait partie de ces nouveaux aliments de plus en plus appréciés et recherchés mais aussi recommandés pour leurs qualités nutritionnelles. Petit tour d’horizon de sa culture et de sa consommation à travers le monde.
Plante issue de la famille des sauges, la chia se cultive depuis des millénaires pour ses graines et trouve ses origines au Mexique. Dans l’ancien empire aztèque, les graines de chia étaient un aliment de base et généralement moulues après avoir été grillées. Également appelée Salvia Hispanica, cette plante est très sensible aux gelées : sa culture commerciale s’est donc principalement développée dans les régions tropicales et subtropicales comme le Paraguay (qui détient 30 % du marché), la Bolivie (23 % du marché), l’Argentine (20 % du marché), le Pérou (17 % du marché) et le Mexique (7 % du marché).
1. Une graine de plus en plus prisée
C’est dans les années 90 que la graine a commencé à s’exporter dans le monde, notamment vers les pays dit développés. Elle reste toutefois principalement cultivée en Amérique du Sud et représente un marché d'environ 1 milliard de dollars en 2020. La demande en exportation n’a eu de cesse de s’accroître ces dernières décennies. Pour preuve, en 1994 au Mexique, on ne comptait que 500 hectares de superficies cultivées pour atteindre les 370 000 en 2014.
L’Australie, le Nicaragua et l’Équateur fournissent également cette graine mais en plus petits volumes. Le Québec a, lui, mené pendant deux ans, de 2016 à 2018, une vaste étude pour envisager la possibilité de cultiver la chia : les résultats se sont avérés très positifs et il a été conclu qu’il était possible de cultiver de la chia biologique au Québec et d'obtenir des rendements supérieurs à ce qui se fait en Argentine ! Le Québec a d’ailleurs grignoté quelques parts de marché à la Bolivie qui a connu de forts épisodes de sécheresse, entraînant une grosse baisse de sa production.
En 2016, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estimait que 25 % de la demande mondiale en graines de chia était concentrée en Europe. Un intérêt confirmé en 2018 avec 17 200 tonnes de graines de chia importées sur le continent européen (contre 3 500 tonnes en 2012). Ainsi, l’Allemagne est le premier pays consommateur des graines de chia à l’international. En 2018, la consommation des graines de chia y était de 5 300 tonnes (40 % de ses importations venaient du Paraguay). La demande va sans doute continuer de grandir en raison d’une population comprenant près de 10 % de végans. Autres gros pays consommateurs européens : les Pays-Bas qui représentent 22 % des importations européennes, l’Espagne avec 13 % et le Royaume-Uni pour 7 %. De nouveaux marchés naissants se font également remarquer en Pologne et en Autriche.
2. La graine de chia « made in France »
Au regard de cette demande émergente, le principal semencier franco-chilien a mis au point il y a quelques années une graine de chia permettant d’être cultivée dans des pays où le climat est de prime abord moins adapté à son développement.
Cette nouvelle variété à floraison précoce, protégée auprès de l’Instance Nationale des Obtentions Végétales (INOV), est notamment particulièrement bien adaptée au terroir français et à son climat : elle est ainsi autorisée et distribuée sur le marché européen depuis 2017. C’est ainsi que, par exemple en France, s’est développée la filière « Chia de France ». 500 tonnes sont produites sur notre territoire, par 150 agriculteurs producteurs. La production française, en réponse à la demande des consommateurs de notre pays, ne cesse d’augmenter et a encore de beaux jours devant elle.
3. Un avenir prometteur pour la chia
Consommées pures en agrément dans une salade par exemple ou infusées en boissons, les graines peuvent aussi être moulues et broyées pour être ajoutées à la préparation d’ingrédients. En 2019, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a notamment autorisé son utilisation dans les chocolats, glaces ou autres desserts.
Plus les années passent, plus ses qualités nutritionnelles sont reconnues mondialement et ses utilisations étendues ; ce qui permet par ricochet d’accroître son expansion. En effet, au-delà de l’industrie alimentaire, la graine de chia est de plus en plus sollicitée par les industries pharmaceutiques et cosmétiques : que ce soit en gélules ou incorporées à des préparations médicamenteuses ou cosmétiques, son utilisation se diversifie grandement.
D’ici 2025, le marché mondial de la graine de chia devrait représenter 4,7 milliards de dollars. Une preuve de plus, s’il en fallait, pour confirmer l’avenir radieux qui attend la graine de chia à travers le monde !
Et si bientôt elle perdait son statut de « nouvel aliment » pour intégrer le paysage « classique » de nos assiettes ? C’est bien tout le mal qu’on souhaite à la graine de chia !
Mylène – www.myl-mots.com
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